La ministre a toutefois précisé que « les employeurs étrangers peuvent cependant recruter directement du personnel dans notre pays », distinguant ainsi le recrutement légal des réseaux de trafic illicites. Les recruteurs, qui sont parfois des membres connus de la communauté, jouent un rôle important dans le processus de recrutement. Ils proposent aux victimes potentielles des offres d'emploi attrayantes à l'étranger, notamment à l’île Maurice, au Moyen-Orient ou en Asie. Cependant, derrière ces offres se cachent souvent des réseaux criminels bien organisés qui profitent du manque d'information, de l'absence de contrôle sur les agences de recrutement, de la pauvreté et du désespoir qui rendent les populations particulièrement vulnérables.
Marchandises humaines
Cette prise de position intervient dans un contexte où les conséquences de la traite des êtres humains sont dévastatrices. Les victimes sont transformées en marchandises, privées de leurs droits fondamentaux et de leur liberté. Ce crime se manifeste sous de multiples formes : mariages forcés, trafic d'organes, exploitation sexuelle à des fins commerciales, travail domestique forcé, servitude, exploitation des enfants, sans oublier les abus sexuels. Face à cette réalité, la Grande île a renforcé son arsenal de lutte via son Bureau national de lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH). Preuve de cet engagement, un accord de coopération a récemment été signé avec deux ONG basées à Maurice, visant à consolider les actions conjointes dans la Région. Cette approche multi-facettes, combinant fermeté réglementaire, actions nationales et partenariats internationaux, témoigne de la volonté renouvelée de Madagascar de protéger ses citoyens et de mettre un terme définitif à cette forme moderne d'esclavage.
Nikki Razaf